- syncoper
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• 1385; de syncopeI ♦ V. tr. Mus. Unir (une note à la note suivante) en formant une syncope. II ♦ V. intr. Mus. Former une syncope (3o ). Notes qui syncopent.syncoperv. MUSd1./d v. tr. Unir en formant une syncope (une note à la suivante). Syncoper un rythme.d2./d v. intr. Former une syncope.⇒SYNCOPER, verbe trans.A. — LING., PHONÉT., vieilli. Abréger (un mot) en lui enlevant une lettre, un phonème, une syllabe. Nos poètes, pour obéir au méchanisme du vers, dérogent à la règle générale de la formation des temps (...) [et] écrivent en syncopant, j'avoûrai, nous joûrons (...) [etc.], au lieu de j'avouerai, nous jouerons (Gramm. t. 6 1789). On le syncope [ce mot français] avec la terminaison mare; par là il s'argotise (...) j'ignore le nom d'un perruquier (...) je dirai: perruquemare (MOREAU-CHRISTOPHE, « Argot », Dict. convers., 1833, p. 60).B. — MUSIQUE1. Lier une note à une autre en formant une syncope. Que veut avant tout Beethoven! Que l'on joue legato (...) c'est (...) pour cette raison qu'il a syncopé, lié les deux ut croche et double croche de la 2e mesure (MATHIS-LUSSY, Rythme mus., 1911, p. 13).2. P. méton. Donner un rythme syncopé. Syncoper une harmonie, un rythme. Comme il n'a qu'infiniment d'esprit et point de passion, dès que l'expression de la passion n'est pas piquante, amusante, singulière, dès que surtout elle n'est que vraie et simple, Rossini a peur d'ennuyer et se hâte de syncoper sa musique (STENDHAL, Corresp., t. 2, 1825, p. 380). Il n'est pas le seul qui sache syncoper une valse (BERLIOZ, Souv. voy., 1869, p. 43).Prononc. et Orth.:[
], (il) syncope [
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1300 sincoper « couper, extirper » (Roman du lis, éd. F. C. Ostrander, 2297); b) 1385 syncoper les paroles de qqn « couper, écourter les propos de quelqu'un afin d'en altérer le sens » (Arrêts du parlem. de Paris, VII ds GDF. Compl.); c) déb. du XVIe s. « interrompre, couper, arrêter » (J. D'AUTON, Chronique, 1, 44 d'apr. FEW t. 12, p. 495a): 2. a) 1362-65 intrans. « tomber en syncope » (MARTIN DE SAINT-GILLES, Amphorismes Ypocras, éd. G. Lafeuille, II, 41); b) 1872 « surprendre vivement » (LITTRÉ); 3. gramm. a) déb. du XVe s. sincoper (un mot) (Donait françois, 56 ds STÄDTLER Gramm., p. 282); 1798 mot syncopé (Ac.); b) 1559 « retrancher (un phonème ou une syllabe) à l'intérieur d'un mot » (AMYOT, trad. des Éthiopiques d'Héliodore, 1. II, 21 r° ds HUG.); c) 1904 vers syncopé (Nouv. Lar. ill.); 4. mus. a) 1690 trans. « unir (une note à la suivante) par syncope » (FUR.); 1690 note syncopée (ibid.); 1933 syncopé « fortement accentué, au rythme marqué » (GUIRAUD, BUSSER, Instrument., p. 254); b) 1737 intrans. « former une syncope » (RAMEAU, Mus. théor., p. 79). Dér. de syncope; dés. -er.
syncoper [sɛ̃kɔpe] v.❖———I V. tr. (Fin XVe).1 (1578). Gramm. Vx. Retrancher par syncope (2.). || Syncoper une syllabe, une lettre.2 (1690). Mus. Unir (une note à la suivante) en formant une syncope (3.). || Syncoper une note.3 Fam. et vieilli. Surprendre vivement, comme le fait une nouvelle inattendue qui provoque une syncope (1.), un évanouissement. || Cette nouvelle m'a syncopé.———II V. intr. (1617; sincoper, 1362). Mus. Former une syncope (3.). || Notes qui syncopent.——————syncopé, ée p. p. adj.ÉTYM. (Sincopé « coupé, extirpé », fin XIIIe). Métrique latine et grecque.1 Antiq. || Vers syncopé : vers dans lequel deux demi-pieds sont remplacés par une longue. — Gramm. || Mot syncopé, dont on a retranché une lettre ou une syllabe par syncope.2 Note syncopée. — (1690). Mus. Caractérisé par l'emploi de la syncope (3.). || Mesures syncopées.♦ Cour. (abusif en mus.). Fortement accentué, au rythme marqué. || Musique syncopée. || Le rythme syncopé du jazz.❖DÉR. Syncopant.
Encyclopédie Universelle. 2012.